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Rencontres à La Chapelle Scènes contemporaines

 

Rencontre 1 – Art & divertissement

À qui appartient la rock star? Traversées autour d’Iggy Pop

19 octobre 2016

La création contemporaine ne se fait pas en marge de la culture populaire. La cohabitation des arts (du corps, de la lumière, des sons) propres au show rock se métamorphose parfois l’espace d’un spectacle de danse, de théâtre, de performance pour en excéder ses limites habituelles. Différentes œuvres scéniques actuelles dont celles de Helen Simard (présentée à La Chapelle en février 2017) nous donneront l’occasion de nous interroger sur la figure de la rock star et plus exactement sur celle d’Iggy Pop pour mieux envisager les processus par lesquels elle migre sur la scène interartistique. L’appropriation se trouve au coeur de cet enjeu : si la culture populaire appartient à tous, comment se l’approprie-t-on? Le public, les créateurs, comment chacun devient co-auteur de cette culture? Doit-on parler de consommation ou d’appropriation? Comment se déclinent l’une et l’autre? Qu’est-ce qui se tisse comme communauté entre l’art et la figure de la rock star? Cette première rencontre du PRint réunira artistes et penseurs le temps d’un 5 à 7 pour se prêter au jeu d’un débat inédit.

Nos invité·e·s

Helen Simard travaille dans le milieu de la danse depuis 2000 en tant que chorégraphe, interprète, répétitrice et chercheuse. De 2000 à 2011, elle est codirectrice artistique, chorégraphe et interprète pour Solid State Breakdance et participe à la création collective de neuf œuvres chorégraphiques présentées à travers le Québec, le Canada et l’Europe. Depuis 2011, elle s’inspire de l’esthétique punk et la musique live pour créer ses spectacles interdisciplinaires : On the Subject of Compassion (2011), Last Song: Live Version (2013), NO FUN (2014), Twenty One Angus Young (2014) et Mouvement sans/100 manifestes (2014). En 2016, elle collabore avec le groupe rock montréalais Dead Messenger et réalise les vidéoclips In the Dark et Master Plan (coréalisé avec Liane Thériault). Bachelière en danse contemporaine de l’Université Concordia (2000), Helen complète une maîtrise en danse à l’UQAM en 2014 et est présentement doctorante au département d’études et pratiques des arts à l’UQAM.

Hélène Laurin est productrice de contenus numériques au journaldemontreal.com et co-animatrice du podcast Pop-En-Stock. Elle est l’auteure de l’essai Les Filles aussi jouent de l’air guitar, et elle est la championne québécoise d’air guitar 2015 et 2016. Sa thèse de doctorat, réalisée en études de la communication à McGill, portait sur les processus de légitimation des stars du rock.

Antonio Dominguez est professeur à l’UQAM, auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire culturelle de la cruauté et de l’érotisme, dont Décapitations, du culte des crânes au cinéma gore (PUF, 2004) et Messaline, impératrice et putain. Généalogie d’un mythe sexuel (le murmure, 2014) et co-éditeur de Le Supplice oriental dans la littérature et les arts (le murmure, 2005) et Délicieux supplices, érotisme et cruauté en Occident (le murmure, 2008). Il s’est aussi intéressé à l’histoire des frontières du réel dans La Vie comme songe. Une tentation de l’Occident (EUD, 2009) et la biographie collective des surréalistes avec Sexe, opium et charleston (le murmure, 2007-2011). Il a écrit plus d’une cinquantaine d’articles sur des sujets aussi variés que les mangas, les zombies, le « mexico-terror », l’onanisme féminin ou les putti. Il est aussi romancier, avec notamment Los Circulos (Saymon, 2010), et scénariste.

 

Rencontre 2 – Corps sonores en scène

1er mars 2017

La création scénique actuelle capte et élabore le son en tant que matériau vivant, pivot essentiel à l’accomplissement de la plupart des œuvres. Examinant d’abord le corps humain lui-même, en tant qu’instrument musical aussi bien que comme milieu de résonance, on découvre que les différents « corps sonores » se jouent des strictes définitions : ils se font chambre d’enregistrement, ou membranes favorisant les traversées interdisciplinaires, selon les processus de création. Visibles ou invisibles, ils s’incarnent également au travers de corps inanimés, voire créent leurs propres corporéités.
Le groupe de recherche PRint, à l’écoute de ce dialogue entre puissances acoustiques et scène contemporaine propose donc, pour cette seconde rencontre au Théâtre de la Chapelle, de s’intéresser à la vaste palette de ces corps sonores fertilisant peu à peu de la scène contemporaine. Quelques questions préciseront notre angle d’approche :
Comment le son naît-il et comment se propage-t-il? Qu’en est-il de sa matérialité? De quelles résonances somatiques et mémorielles les corps en scène, qu’ils soient animés ou inanimés, témoignent-ils? Assistons-nous, par exemple, à un glissement de la parole conçue comme instrument sémantique vers une primauté des voix, de la sensorialité? Quelle(s) stimulation(s) des affects en résulte?
Nous convions, pour discuter des corps sonores sur la scène contemporaine, trois artistes et chercheurs afin d’ouvrir un espace de discussion et de recherche sur l’interaction entre corps sonores et scène de spectacle vivant.

Nos invité·e·s

Magali Babin est une artiste interdisciplinaire avec une pratique en art audio. Entre la proximité haptique, le paysage acoustique et les contextes de vie, Babin puise ses matériaux et crée des ambiances faites de séquences, de textures, et de perspectives. Ses œuvres portent sur l’imperceptibilité qui entraine la vigilance et l’attention à travers l’écoute. Magali Babin s’est produite en performance dans le cadre de festivals internationaux au Canada, aux États-Unis et en Europe. Ses installations ont été présentées, entre autres, au Musée d’art contemporain de Montréal dans le cadre de la triennale québécoise 2011, au Mois Multi 2012 à Québec et à la Fabrique 2013 (Nantes, France). Magali Babin est doctorante en études et pratiques des arts à l’UQAM.

Artiste sonore, Philippe-Aubert Gauthier est aussi ingénieur mécanique junior, maître ès sciences, docteur en acoustique et chercheur au Groupe d’acoustique de l’Université de Sherbrooke. Il a produit en solo ou en collaboration plus d’une trentaine d’œuvres présentées au Québec, au Canada, aux États-Unis. P.-A. Gauthier fut récipiendaire de bourses du Conseil des arts et lettres du Québec et du Conseil des arts du Canada.

Explorant le rapport entre le son et la matière, inerte ou vivante, Martin Messier se spécialise dans la mise en scène d’œuvres sonores. Il donne la parole à des objets du quotidien, des machines inventées et des corps en mouvement. Dans ses installations performatives, il cherche à pousser toujours plus loin l’imaginaire du quotidien, à magnifier les objets et à réinventer leur usage (La chambre des machines, Sewing Machine Orchestra, Projectors, Machine_Variation). Au fondement de ses œuvres chorégraphiques, il y a le désir de renverser le rapport hiérarchique existant entre musique et danse afin que le son devienne le moteur des gestes (Hit and Fall, Derrière le rideau, Soak). Présentées dans une vingtaine de pays, ses pièces ont remporté plusieurs distinctions : mention aux Prix Ars Electronica 2010, nomination aux Prix Opus 2012, Prix 2013 du court métrage expérimental au Lausanne Underground Film Festival et le prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton décerné par le Conseil des arts du Canada. En 2010, Messier fonde 14 lieux, compagnie de production d’œuvres sonores pour la scène, et en assure depuis la direction artistique.

 

Rencontre 3 – Affect, mémoire et politique / Anti-colloque

26 avril 2017

Affect, mémoire et politique : trois termes à croiser le temps d’un échange; trois termes pour sonder notre rapport au passé. Comment la scène contemporaine – au sens large – se joue-t-elle des affects qui participent à l’édification d’une mémoire collective? Redonne-t-elle à penser les ramifications politiques qui déterminent ce qu’il convient de garder ou d’oublier au présent? Permet-elle de faire voir ou entendre l’infiguré d’un temps à jamais évanoui? Prend-elle le contrepied de ce qui tend à saturer nos imaginaires collectifs?

Le metteur en scène Philippe Dumaine évoquera l’une de ses récentes créations, (MORE) PROPOSITIONS FOR THE AIDS MUSEUM, laquelle s’attache à interroger la mémoire de la crise du sida. Yann Pocreau, artiste visuel, reviendra sur son exposition PATRIMOINES – liée à la disparition prochaine de l’Hôpital Saint-Luc, présentée à la Galerie de l’UQAM à l’automne 2016 – en compagnie de sa complice muséologue, Marie-Charlotte Franco.

Nos invité·e·s

Philippe Dumaine est diplômé de la maîtrise en histoire de l’art avec concentration en études féministes (UQAM) et du baccalauréat en art dramatique (profil études théâtrales, 2010, UQAM). Ses recherches actuelles s’intéressent à l’affirmation d’une posture queer en histoire de l’art, aux stratégies de mise en doute des savoirs normatifs et aux politiques de l’échec avancées par les études et pratiques queers. Philippe est aussi responsable de la médiation à la Galerie de l’UQAM, en plus de travailler comme pigiste auprès d’artistes et d’institutions en art contemporain. Il codirige projets hybris depuis 2010, compagnie de création interdisciplinaire pour laquelle il assure la mise en scène de PERSONA (2011), ORPHÉE REVOLVER (2010-12) et PROPOSITIONS FOR THE AIDS MUSEUM (2014-2017) et YOUNGNESSE (2016). Ses textes ont été publiés aux Éditions du remue-ménage (Femmes désirantes : art, littérature, représentations et Les femmes changent la lutte), dans Jeu et dans aparté, revue universitaire pour laquelle il a aussi agi à titre de membre du comité éditorial. Il a présenté des communications dans divers colloques, à la fois en théâtre, en histoire de l’art et en études féministes.

Yann Pocreau est né à Québec en 1980. Il vit et travaille à Montréal. Par la photographie, il s’intéresse aux fortes présences du lieu et du sujet, à leur intime cohabitation. Dans ses recherches récentes, il s’intéresse à la lumière comme sujet vivant et à l’effet de celle ci sur la trame narrative des images. Il a participé à plusieurs expositions canadiennes, américaines et européennes, notamment Québec Gold, présentée à Reims, en France; Exercices d’empathie, à l’Espace Bortier de Bruxelles; au Mois de la Photo à Montréal en 2011, aux expositions Under the Radar; the New Visionaries, Paperwork et 1 :3 Light à New York et en 2014 à l’exposition L’image rôde au Fresnoy, France (Louise Déry comissaire) et à la 5e Biennale de Sinop en Turquie. Son travail a été commenté dans divers magazines et ses œuvres sont présentes dans les collections de la Banque nationale du Canada, d’Hydro-Québec, du mouvement Desjardins, de Deloitte, de la Ville de Montréal, du Musée des beaux-arts de Montréal, du Musée d’art de Joliette, dans la collection Prêt d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec. Il a été jusqu’en 2014 coordonnateur général du Centre d‘art et de diffusion CLARK. Il est représenté par la Galerie Simon Blais à Montréal.

Marie-Charlotte Franco est candidate au doctorat en muséologie, médiation et patrimoine à l’Université du Québec à Montréal, sous la direction de Dominic Hardy. Son sujet traite des expressions artistiques contemporaines des Premières Nations par le biais des collections et des expositions du Musée McCord et du Musée canadien de l’histoire. Chargée de cours à la maîtrise en muséologie à l’UQAM, elle assiste également Yann Pocreau dans ses projets. Elle a organisé de nombreux colloques et journées d’étude aussi bien dans le cadre universitaire qu’à l’ACFAS. Elle co-dirige actuellement trois publications scientifiques à paraître en 2017. Elle est également membre du Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et traditions (CELAT) et de l’Institut du patrimoine.

ANTI-COLLOQUE [13h@16h]

PANEL 1 /// Discussion autour d’un extrait du spectacle Une Raclette des Chiens de Navarre : l’engagement de l’acteur dans un contexte performatif – InvitésGuillaume Duval, étudiant à la maîtrise, metteur en scène et membre du collectif Comptoir Public et Frédéric Gosselin, étudiant à la maîtrise et metteur en scène

PANEL 2 /// Table ronde autour de la notion de l’interartistique – Participation du public

PANEL 3 /// Micro-séminaire autour de l’abesence/présence – Invité·e·s: Patrice Charbonneau-Brunelle, candidat à la maîtrise et scénographe – Cédric Delorme Bouchard, candidat à la maîtrise et concepteur lumière – Josianne Dulong-Savignac, candidate à la maîtrise, dramaturge et artiste pluridisciplinaire – Léa Pennel, candidate à la maîtrise et artiste pluridisciplinaire – Geneviève Thibaut, candidate au DESS en marionnette contemporaine, artiste marionnettiste

Modératrices: Geneviève Boileau, Myriam Stépahie Perraton-Lambert et Julie-Michèle Morin

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